Lundi, des initiés ont révélé que le ministère américain de la justice (DOJ) envisageait de demander à un juge de forcer Google, l’entreprise d’Alphabet, à se défaire de son navigateur internet Chrome.
Le ministère de la justice devrait faire appel au juge fédéral Amit Mehta pour gérer la tentative la plus agressive de l’administration Biden de dissoudre les monopoles des grandes entreprises technologiques. Le juge Mehta a statué en août que Google monopolisait illégalement le marché de la recherche en utilisant des stratagèmes qui violaient les lois antitrust.
Les représentants du ministère de la justice ont fait valoir qu’aucune entreprise ne devrait contrôler le premier moteur de recherche et le navigateur le plus populaire au monde. Chrome, qui détient environ deux tiers du marché mondial des navigateurs, permet à Google de collecter des quantités inégalées de données.
Le géant de la technologie utilise ensuite ces données pour dicter les publicités qui s’affichent lors de la navigation à l’aide de son moteur de recherche. Le ministère de la justice affirme que cela confère à l’entreprise un avantage déloyal que les autres entreprises ne peuvent pas concurrencer.
Lee-Anne Mulholland, vice-présidente de Google chargée des affaires réglementaires, a rétorqué que cette proposition était un exemple extrême d’ingérence gouvernementale. Elle a ajouté que l’agenda radical qui entoure cette notion va au-delà des questions juridiques relatives à Chrome.
Les analystes affirment que le démantèlement du colosse des moteurs de recherche pourrait être l’un des derniers objectifs du président Joe Biden à la fin de son mandat. Ils s’attendent donc à ce que Google utilise des tactiques dilatoires pour repousser le jugement jusqu’à la fin du second mandat du président élu Donald Trump.
Chrome et Google reçoivent des signaux contradictoires de la part de M. Trump
Fin octobre, M. Trump a exprimé son scepticisme quant à la séparation de Google et de Chrome, affirmant qu’une telle mesure pourrait ruiner l’entreprise. Cette déclaration contrastait avec l’engagement pris en septembre par le fervent républicain de poursuivre le géant des moteurs de recherche en raison de sa partialité à son égard.
La part de marché dominante de Chrome en fait un moteur de revenus essentiel pour Alphabet. L’exécution d’une recherche Google tout en étant connecté au navigateur permet à l’utilisateur de recevoir des publicités ciblées de qualité supérieure.
Mehta a prévu de tenir un procès en avril de l’année prochaine afin de discuter des mesures correctives potentielles et estime pouvoir rendre sa décision d’ici au mois d’août. Toutefois, les experts juridiques ont averti que ces plans pourraient être fortement impactés lorsque Trump fera connaître clairement sa position après son entrée en fonction.