La société américaine Tether Holdings, qui met en circulation la crypto-monnaie tether, n’a pas d’accès direct au système bancaire américain. Pourtant, pendant un certain temps, elle a trouvé une voie alternative en passant par la Signature Bank, aujourd’hui fortement compromise.
Tether a demandé à ses clients de payer les jetons numériques en envoyant des dollars à son partenaire bancaire aux Bahamas, Capital Union Bank, par l’intermédiaire de la plateforme de paiement Signet de Signature, rapporte Bloomberg en citant des initiés.
Cet arrangement souligne la difficulté pour les entreprises de crypto-monnaies d’accéder au système bancaire américain réticent, même avant la faillite de Signature et de la banque « favorable aux crypto-monnaies » Silvergate Capital Corp. en mars.
La volatilité générale a tenu les grandes banques à l’écart, incitant les entreprises de crypto-monnaies à chercher des alternatives auprès de prêteurs plus petits et plus disposés.
Tether Holdings n’a jamais été sanctionnée, et faire des affaires avec elle n’était donc pas illégal, explique Alma Angotti, qui a occupé des postes à responsabilité à la Securities and Exchange Commission et au Trésor, et qui est aujourd’hui partenaire de la société de conseil Guidehouse. Elle ajoute que les banques sont tenues par la réglementation de savoir qui a accès à leurs produits et services.
Selon Mme Angotti, si Signature était au courant de l’arrangement et l’a autorisé, cela pourrait témoigner de l’appétit pour les actifs à haut risque. Il se peut qu’ils aient su et décidé que c’était moins risqué que d’ouvrir directement un compte Tether.
Responsables bancaires impliqués dans la vente
Les représentants de la banque Signature, basée à New York, et de la Federal Deposit Insurance Corporation, qui a pris le contrôle de Signature le 12 mars, ont refusé de commenter ces allégations.
Autrement dit, certains cadres de la banque Signature, aujourd’hui en faillite, ont vendu pour plus de 100 millions de dollars d’actions bancaires en trois ans, après que la banque a décidé d’attirer des sociétés d’échange et de placement de crypto-monnaies et est devenue une coqueluche du marché boursier, a rapporté le Wall Street Journal.
La moitié de cette somme a été générée par les ventes de l’ancien président de la banque, de son ancien directeur général et de son successeur. Tous trois siégeaient au conseil d’administration et étaient chargés de superviser le profil de risque de la banque au cours de l’année écoulée.
