Pour remplacer le dollar, Lula da Silva a proposé d’aller plus loin en envisageant la possibilité de créer une monnaie commune aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et au MERCOSUR (marché commun du Sud, dont les membres sont l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay).
La monnaie utilisée dans les échanges mutuels devrait encourager le commerce régional et réduire les coûts opérationnels et la vulnérabilité extérieure des pays mentionnés.
« Si cela ne tenait qu’à moi, nous commercerions toujours avec d’autres pays en monnaie nationale afin de ne pas être dépendants du dollar. Pourquoi n’essayons-nous pas de créer une monnaie commune aux pays du MERCOSUR ou aux pays des BRICS ? », a déclaré le premier homme du Brésil lors d’une conférence de presse conjointe avec le président argentin après la rencontre des deux dirigeants à Buenos Aires.
« Je crois que nous y arriverons à temps. Je crois que c’est nécessaire parce que de nombreux pays ont des difficultés à acheter des dollars », a déclaré Lula da Silva.
Le président brésilien a fait remarquer que les banques nationales pourraient conclure des accords appropriés pour créer de telles monnaies qui seraient utilisées dans le commerce intra-bloc.
Des questions encore en suspens
Mais l’idée de lier la plus grande économie d’Amérique latine à celle de son voisin argentin, qui est perpétuellement en crise – l’inflation annuelle est proche de 100% alors que la banque centrale imprime de l’argent pour financer les dépenses, suscite des inquiétudes dans le plus grand pays d’Amérique du Sud.
Lula da Silva a déclaré qu’il n’était pas surpris par la méfiance à l’égard de ce sujet car « tout ce qui est nouveau suscite la méfiance, mais toutes les choses nouvelles doivent être essayées car nous ne pouvons pas nous limiter aux possibilités du 20e siècle au 21e siècle ».
« La monnaie commune permettra un ‘saut quantique’ dans le commerce mutuel », a déclaré le dirigeant brésilien.
Les BRICS travaillent d’arrache-pied à la dédollarisation – en 2014, ils ont fondé la Nouvelle banque de développement, que les pays membres gèrent conjointement parce qu’ils voulaient trouver un substitut au système de paiement basé sur le dollar.
