Des risques d’approvisionnement secouent le marché du cacao

Les prix du cacao sont menacés alors que les dockers poursuivent leur grève de deux semaines, qui a bloqué l’approvisionnement en cacao.

Bien que le cacao de Londres ait atteint son plus haut niveau depuis deux ans et que le cacao de New York ait affiché son plus haut niveau depuis cinq mois, le risque d’approvisionnement dû à la grève en cours pourrait encore avoir un impact sur son prix.

Selon un rapport de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), les prix des chocolats dans l’Union européenne ont augmenté rapidement au cours de l’année écoulée, enregistrant une hausse d’environ 6% entre août 2021 et août 2022.

Les prix du cacao auraient dû bondir en même temps que ceux du chocolat, car ils affectent directement la production de l’industrie chocolatière. Cependant, les prix du cacao sur les marchés de New York et de Londres ont chuté de 13% et de 9% au cours de cette même période.

Selon l’ICCO, « il est clair que l’augmentation des facteurs de coût de production ayant un impact plus important sur le processus de transformation du cacao et de fabrication du chocolat a de loin compensé la réduction des prix du cacao. »

« En outre, du fait de cette pression inflationniste, les poids des prix de l’énergie, du capital, du sucre et du lait de beurre sur les coûts de production sont devenus encore plus importants que ceux estimés en 2018 », ajoute l’ICCO.

La grève en Côte d’Ivoire menace l’approvisionnement en cacao

La grève qui dure depuis deux semaines dans le port de San Pedro en Côte d’Ivoire, sur la côte sud de l’Afrique de l’Ouest, menace l’approvisionnement mondial en cacao, les dockers refusant de décharger les camions.

Les dockers en grève réclament une augmentation de leur salaire de 30 francs CFA par sac à 105 francs CFA, soit 0,1598$.

L’un des leaders du mouvement, Amidou Sylla, a fait remarquer : « Seuls les petits exportateurs ont offert cette augmentation, alors que les grandes entreprises qui ont un gros volume n’ont fait aucune offre, donc nous ne retournerons pas au travail. »

La grève s’est déroulée pendant la supposée « haute saison » pour les exportateurs, ce qui les a rendus inquiets pour la qualité des fèves de cacao, les produits étant restés bloqués dans les camions sans protection contre la chaleur et la pluie.

« Le moment n’est pas idéal. Novembre et décembre sont le pic d’activité pour nous », a déclaré l’un des exportateurs de San Pedro.

La grève en Côte d’Ivoire a commencé le 24 octobre et a été suspendue pendant trois jours, mais a finalement repris le 31 octobre. De ce fait, aucune livraison de cacao n’a été effectuée du 31 octobre au 6 novembre.