Le cacao monte en flèche alors que le marché se prépare à une crise du chocolat

Vendredi, les contrats à terme sur le cacao ont atteint leur niveau le plus élevé depuis sept ans, les précipitations excessives en Afrique de l’Ouest ayant dévasté les récoltes, provoquant une crise du chocolat.

Les contrats à terme américains sur le cacao pour livraison en mai ont augmenté de 8,28% pour atteindre 8 018,00$ la tonne métrique (TM) le 15 mars. Les analystes du marché prévoient une hausse de 1,67% à 8 152,00$ par tonne métrique lors de la prochaine journée de négociation.

La matière première sucrée a affiché un gain hebdomadaire de 14,59%, se situant 215,00% plus haut d’une année sur l’autre (YoY) qu’à la même période l’année dernière. La demande de chocolat dépassant largement l’offre de cacao, les observateurs du commerce ont décrit cette situation comme la pire crise de l’industrie mondiale du chocolat.

El Niño a provoqué de fortes pluies en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Cameroun et au Nigeria, qui représentent 75% de l’offre mondiale. Les conditions extrêmement humides ont favorisé la propagation de maladies du cacao telles que la maladie de la cabosse noire et le virus du swollen shoot.

Les arrivées portuaires en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, ont plongé à 1,22 MMT entre le 1er octobre et le 10 mars. Cela indique une baisse de 29,00% en glissement annuel au cours de la même période de la campagne agricole 2022/23, le milieu de la récolte devant chuter de 33,00%.

Le gouvernement de la Côte d’Ivoire a prévu une baisse de 21,50% en glissement annuel pour la campagne actuelle qui s’est achevée le 30 septembre, pour atteindre le niveau le plus bas en 8 ans de 1,75 million de tonnes. Des conditions météorologiques défavorables ont également affecté le Cameroun et le Nigéria en Afrique de l’Ouest, ainsi que l’Équateur et le Brésil en Amérique latine.

La crise du chocolat s’aggrave en raison de la pénurie de fèves de cacao

L’année dernière, les experts en matières premières ont mis en garde contre une crise imminente du chocolat, les fabricants de confiserie répercutant la hausse du coût du cacao sur les consommateurs. Le prix moyen du chocolat au détail aux États-Unis a bondi de 11,60% en 2023 par rapport à l’année précédente.

Selon les spécialistes du marché, les chocolatiers n’achètent pas de matières premières, mais des ingrédients transformés dans les usines de transformation des fèves. Cependant, les prix des fèves ayant atteint des niveaux inaccessibles, les principales usines de transformation en Côte d’Ivoire et au Ghana ont soit fermé, soit réduit leur production.

En conséquence, les agriculteurs n’ont nulle part où vendre leurs fèves, tandis que les fabricants de confiseries n’ont nulle part où acheter du cacao transformé. L’insuffisance de l’offre obligera donc les fabricants de confiseries à augmenter leurs prix ou à réduire la taille de leurs produits, ce qui aggravera la crise mondiale du chocolat.