Les actions mexicaines chutent après des changements inattendus dans les frais d’aéroport

Les actions mexicaines ont connu leur pire baisse journalière depuis près de trois ans, en raison d’une chute importante dans le secteur aéroportuaire, provoquée par des révisions inattendues des accords de concession des aéroports.

L’indice de référence S&P/BMV IPC a chuté de plus de 2,5%, sa plus forte baisse journalière depuis janvier 2021 et sa plus faible clôture en neuf mois. Plus tôt dans la séance, l’indice a perdu 4,4% pour enregistrer sa plus forte perte intrajournalière depuis mars 2020 en réponse à l’annonce.

Les principaux opérateurs aéroportuaires ont connu leur pire séance à ce jour, les actions de Grupo Aeroportuario del Centro Norte (OMA) perdant 25,9%, tandis que Grupo Aeroportuario del Pacífico (GAP) a glissé jusqu’à 22,4%. Le Grupo Aeroportuario del Surest (Asur) a également perdu plus de 16,7%.

Le gouvernement mexicain impose des changements inattendus aux redevances aéroportuaires

La morosité du marché boursier mexicain s’explique par le fait que l’administration du président mexicain Andrés Manuel López Obrador a introduit des changements dans les redevances que les aéroports locaux peuvent percevoir.

Une personne au fait du dossier a déclaré que ces modifications inattendues auraient un impact sur l’ensemble du système tarifaire des compagnies, qui comprend les redevances passagers, connues sous le nom de TUA, et les services aéroportuaires liés à l’utilisation des pistes et aux contrats de location des compagnies aériennes et des fournisseurs.

Les groupes aéroportuaires devraient discuter de l’impact opérationnel possible avec le Secrétariat de l’infrastructure, des communications et des transports (SICT), car les documents qu’ils ont reçus du gouvernement nécessitent des éclaircissements, selon cette personne.

L’OMA, le GAP et l’Asur ont refusé de fournir plus d’informations sur la nature des changements, déclarant qu’ils examinaient la situation actuelle.

Le ministère des transports (MOT) a également refusé de répondre à une demande de commentaire.

Marco Antonio Montanez, analyste auprès d’une société de courtage mexicaine, estime que les révisions sont négatives pour le secteur et qu’elles pèsent sur la rentabilité et la génération de flux de trésorerie disponibles des opérateurs aéroportuaires.

Les relations entre le gouvernement mexicain et les groupes aéroportuaires sont depuis longtemps difficiles.

En 2018, M. Obrador a déclenché une importante liquidation des actifs nationaux lorsqu’il a décidé d’annuler le projet de construction d’un nouvel aéroport, qui était déjà partiellement construit au moment où il a été annulé, car le projet coûtait trop cher et était entaché de corruption.