Vendredi, Google a conclu ses plaidoiries dans une affaire antitrust dont les résultats pourraient dicter sa stratégie en matière d’intelligence artificielle (IA).
En octobre 2020, le ministère américain de la justice et onze États ont accusé le géant technologique de monopoliser injustement le trafic des moteurs de recherche. Les plaignants ont invoqué les accords d’imbrication conclus par l’entreprise californienne afin d’empêcher ses concurrents d’acquérir une audience significative.
Des documents récemment dévoilés cette semaine détaillent les dépenses massives engagées par le conglomérat pour monopoliser les utilisateurs des moteurs de recherche des grandes marques. Par exemple, Google a versé à Apple plus de 1,00 milliard de dollars par mois en 2021 pour rester le moteur de recherche par défaut du navigateur Safari.
Le conglomérat a payé plus de 20 milliards de dollars en 2022 pour conserver la première place de son moteur de recherche dans les iPhones. Il a conclu des accords similaires avec des fabricants d’appareils comme Samsung, LG et Motorola, ainsi qu’avec des navigateurs comme Mozilla et Opera.
En conséquence, Google possédait ou contrôlait effectivement environ 80% de toutes les requêtes de recherche générale aux États-Unis en 2023. L’entreprise a fait valoir que les divers avantages de son moteur de recherche, et non les pratiques anticoncurrentielles, sont à l’origine de sa position dominante.
Google a ajouté que ses contrats avec diverses marques n’empêchent pas les utilisateurs de passer à un autre moteur de recherche. Les avocats du DoJ ont rétorqué que la plupart des utilisateurs d’appareils mobiles ont tendance à s’en tenir à l’option par défaut qui leur est présentée.
Le verdict antitrust pourrait priver Google de son avantage en matière de LLM
La décision antitrust est cruciale pour Google, car la suprématie de son moteur de recherche influe considérablement sur sa stratégie d’IA générative (GenAI). Son monopole lui permet de disposer d’un nombre exponentiel de données d’entraînement pour l’apprentissage automatique des grands modèles de langage (LLM) par rapport à ses concurrents.
Ainsi, l’entreprise détenue par Alphabet peut accélérer le développement de ses systèmes et prototypes LLM même sans avantage technologique. Les critiques ont mis en garde contre le fait que si Google prend la tête de la course à l’armement en matière d’IA, il pourrait adopter la même stratégie pour étouffer la concurrence.
Les observateurs de la technologie ont averti que Google pourrait payer des entreprises pour que son modèle Gemini GenAI devienne le chatbot par défaut de leurs appareils. Néanmoins, si le juge lui donne tort, le géant de la technologie pourrait être contraint de supprimer des parties importantes de sa feuille de route en matière d’IA.
