Les mineurs font la course pour lancer un projet de graphite alors que la Chine freine les exportations

La Chine contrôle les exportations de graphite et les mineurs mettent en place de nouveaux projets afin de garantir l’approvisionnement de la prochaine génération de batteries pour véhicules électriques (VE).

Le ministère chinois du commerce a déclaré qu’il exigerait des permis pour certains produits à base de graphite afin de préserver la sécurité nationale. La décision de Pékin reflète la protection des stocks de minerais essentiels et garantit sa position dominante dans le secteur manufacturier.

Le premier fabricant et exportateur mondial de graphite traite également plus de 90% des minéraux utilisés dans les anodes des batteries de véhicules électriques. La Chine a annoncé vendredi dernier que les restrictions commenceraient le 1er décembre.

La prochaine génération de VE est attendue pour 2025 et les constructeurs automobiles cherchent à diversifier leurs approvisionnements en raison des pénuries de pièces liées aux pandémies, afin de minimiser la dépendance vis-à-vis d’un seul pays. Les constructeurs automobiles investissent directement dans les industries minières afin de garantir leurs futurs approvisionnements en batteries.

La Chine est en tête de l’offre de graphite en raison de la longueur des travaux d’exploitation minière, ce qui lui a permis d’asseoir sa position pendant une demi-décennie. En revanche, les mineurs d’autres pays affirment que la plupart des projets sont encore en phase de pré-production.

Hugues Jacquemin, PDG de Northern Graphite, estime que la décision de la Chine n’aide pas les fabricants de véhicules électriques et leur conseille vivement de trouver des moyens d’en fabriquer.

L’action de la Chine a surpris plusieurs secteurs, certains consommateurs s’inquiétant d’une perspective plus restrictive.

Selon les rapports, les constructeurs automobiles restent silencieux pendant qu’ils analysent le verdict. Les analystes s’attendent donc à une hausse des importations de graphite, car les utilisateurs finaux pourraient accumuler des stocks pour assurer le bon fonctionnement de leur entreprise malgré les restrictions imposées par Pékin.

Les experts constatent une hausse des importations dans le contexte de l’interdiction du graphite par la Chine

Les analystes s’attendent à ce que les consommateurs achètent des ingrédients pour batteries de véhicules électriques en Chine en novembre, avant que les exportations de certains produits ne soient contrôlées.

Les principaux acheteurs de graphite chinois sont le Japon, la Corée du Sud, les États-Unis et l’Inde.

Tom Burkett, PDG de Global Graphite Advisory LLC, prévoit une augmentation des achats et des prix en novembre. Parallèlement, le Canada et l’Afrique s’attendent à des résultats positifs, après que de nouveaux producteurs en Australie, au Brésil et aux États-Unis ont connu un nouveau cycle d’investissement.

Certains fabricants d’anodes au Japon et en Corée du Sud prévoient une augmentation des achats de graphite en Chine.

Toutefois, certains fabricants de batteries rencontrent des difficultés pour s’approvisionner en graphite pour les véhicules électriques en raison des tests de sécurité prolongés, qui peuvent durer jusqu’à trois ans.

 

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