La Conférence des Parties (COP28) qui se tient à Dubaï s’est prolongée alors que près de 200 pays ont négocié un accord final sur le climat afin de régler les questions relatives à l’avenir des combustibles fossiles.
La conclusion de ces négociations enverrait un message fort aux investisseurs et aux marchés mondiaux quant aux objectifs des gouvernements du monde entier de cesser ou de préserver l’exploitation du pétrole, du gaz et du charbon.
De nombreux pays ont désapprouvé le projet d’accord dévoilé lundi, car il ne préconise pas l’élimination progressive des combustibles fossiles, qui, selon les scientifiques, constituent la principale source d’émissions de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement de la planète.
Plus de 100 pays, des États-Unis à l’Union européenne (UE) en passant par les petites pays insulaires, avaient appelé de leurs vœux cette notion, mais se sont heurtés à l’opposition des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (OPEP+).
Dans la nuit de mardi à mercredi, les pays participant aux discussions sur le climat ont entamé une navette diplomatique avec les Émirats arabes unis (EAU), hôte de la conférence. Les chefs d’État et de gouvernement clarifient leurs exigences avec les Émirats arabes unis afin d’élaborer un accord final.
Au cours de la réunion, John Kerry, l’envoyé spécial des États-Unis pour le climat, a déclaré que les discussions sur les combustibles fossiles dans le cadre de la rédaction de l’accord de la COP28 gagnaient en force.
De son côté, le ministre de l’environnement de Samoa, Toeolesulusulu Cedric Schuster, a fait état d’améliorations dans certains domaines à l’issue des récentes négociations, sans toutefois fournir d’autres détails.
L’organe des Pays unies chargé des questions climatiques, qui supervise le processus de la COP, a annoncé tôt mercredi une possible publication des nouveaux textes de l’accord. La révélation sera suivie d’une session plénière avec le président de la COP des Émirats arabes unis, Sultan Ahmed Al Jaber.
Pression de l’OPEP sur le président de la COP28
Al Jaber aurait subi des pressions de la part de l’Arabie saoudite, chef de file de facto de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont les Émirats arabes unis sont membres, pour qu’il n’y ait aucune discussion sur les combustibles fossiles.
Le gouvernement saoudien n’a pas répondu à une demande de commentaire ce mardi.
Il a été rapporté que le secrétaire général de l’OPEP, Haitham Al Ghais, a tenté de pousser les membres à rejeter tout accord sur les combustibles fossiles dans le cadre de la COP28.
Alors que l’Arabie saoudite s’oppose au langage anti-combustibles fossiles dans les négociations de la COP28, d’autres membres de l’OPEP, dont l’Iran, l’Irak et la Russie, se sont également joints au rejet d’un accord d’élimination progressive des combustibles fossiles.
Le ministre danois du climat, Dan Jorgensen, s’est inquiété du manque d’ambition, tout en restant optimiste quant à la possibilité de parvenir à un accord.
Les participants, dont les États-Unis, l’Union européenne, l’Australie, le Canada, le Chili et la Norvège, ont qualifié le projet de lundi de faible. Certaines pays africaines ont déclaré que tout accord nécessiterait que les pays riches, qui sont des producteurs et des utilisateurs de longue date de combustibles fossiles, cessent d’abord leurs activités.
La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, n’a pas précisé sa position sur le projet.
L’envoyé du pays pour le changement climatique, Xie Zhenhua, a déclaré que les discussions en cours avaient progressé, mais qu’il n’était pas encore certain qu’un accord soit conclu d’ici à la fin de la journée de mardi.