Les prix du pétrole se sont renforcés vendredi pour potentiellement enregistrer leur deuxième hausse annuelle consécutive, bien que plus modeste que la précédente, au cours d’une année turbulente affectée par une offre de brut restreinte en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine, un dollar plus élevé et une demande chancelante du principal importateur, la Chine.
Les contrats à terme sur le Brent ont gagné 0,5% à 83,88$ le baril après avoir perdu 1,2% jeudi. La référence mondiale est en passe de terminer l’année 2022 avec un gain de 7,6%, après avoir augmenté de 50,2% l’année précédente.
Le Brent a atteint en mars 139,13 dollars le baril, son plus haut niveau depuis 2008, alors que les inquiétudes concernant l’approvisionnement et la sécurité énergétique se sont accrues en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le prix à terme du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) a augmenté de 0,4% pour atteindre 78,72$ le baril, après une faible clôture lors de la séance précédente. Il devrait augmenter de 4,5% cette année, après avoir grimpé de 55% en 2021.
L’analyste Leon Li a déclaré qu’une baisse de la consommation due à un environnement économique en déclin l’année prochaine compenserait le resserrement de l’offre, malgré une augmentation des voyages pour les vacances de fin d’année et la décision de la Russie d’interdire les ventes de brut et de produits pétroliers qui maintiennent les prix du pétrole dans le vert.
Le taux de chômage mondial devrait augmenter rapidement l’année prochaine, freinant la demande d’énergie, ce qui pourrait faire baisser les prix à 60$ en 2023, selon M. Li.
Le charbon et le gaz naturel sont prêts à terminer en beauté
Dans le même temps, les marchés du charbon et du gaz naturel sont en passe de terminer l’année en beauté, après que la crise énergétique mondiale provoquée par la guerre en Ukraine a entraîné une forte hausse des prix, tandis que le resserrement possible de l’offre en 2023 pourrait renforcer les gains.
Les métaux industriels, le minerai de fer et le caoutchouc devraient terminer dans le rouge en raison des restrictions COVID strictes imposées par la Chine cette année et des inquiétudes concernant une récession mondiale.
Les produits de base, notamment les céréales et l’huile de palme, ont atteint des sommets historiques en mars en raison de conditions météorologiques défavorables et de perturbations de l’approvisionnement liées à une pandémie, ce qui a entraîné une inflation des denrées alimentaires. Toutefois, ces produits agricoles ont perdu la plupart de leurs gains au cours du second semestre.
Une banque d’investissement américaine a déclaré que, bien que les prix aient récemment chuté, les matières premières étaient encore susceptibles de terminer l’année 2022 comme la classe d’actifs la plus performante.
D’un point de vue fondamental, la situation de la plupart des matières premières en 2023 est plus optimiste, a déclaré la banque.
