Si les chiffres les plus récents de l’emploi peuvent indiquer un ralentissement dans le secteur de la construction résidentielle, les experts estiment qu’il s’agit probablement d’une anomalie temporaire dans un secteur par ailleurs robuste.
Selon les données publiées vendredi par le département du travail, le nombre d’emplois dans le secteur de la construction résidentielle a diminué de 5 500, soit une baisse de 5,5% par rapport au mois précédent. Toutefois, le secteur de la construction dans son ensemble est parvenu à créer 19 000 emplois en juillet, la construction de bâtiments non résidentiels contribuant à hauteur de 10 500 emplois et les entrepreneurs spécialisés gagnant 11 200 emplois par rapport au mois de juin.
Les analystes rappellent que ces chiffres doivent être replacés dans le contexte de tendances plus générales. Malgré le récent fléchissement, le manque de logements à vendre devrait continuer à stimuler la demande de construction résidentielle, tant que l’industrie peut maintenir une main-d’œuvre stable.
« C’est lié aux conditions météorologiques et j’aimerais en avoir la confirmation dans un rapport de suivi », a déclaré James Knightley, économiste international en chef chez ING. « Je pense qu’il s’agit d’un chiffre ponctuel, compte tenu des conditions météorologiques que nous avons connues et des perturbations qu’elles entraînent. »
D’autres données soutiennent également l’idée d’une activité de construction continue. Les données du département du commerce révèlent une augmentation de 2,1% des projets de logements individuels en juin. Cette hausse est attribuée à l’importante pénurie de maisons individuelles disponibles à la vente, qui a entraîné une augmentation des projets de construction.
La tendance est également évidente dans les emplois d’entrepreneurs spécialisés dans le secteur résidentiel, qui ont augmenté de 13,3% en juillet par rapport à juin. Cette évolution montre que les propriétaires optent de plus en plus pour des projets de rénovation au lieu de déménager, d’autant plus que les taux hypothécaires restent proches de 7%.
« Alors que les propriétaires existants sont financièrement incités à rester dans leurs maisons en raison du blocage des taux, ils sont plus susceptibles de se lancer dans des projets de rénovation pour adapter leurs propriétés à leurs besoins changeants », a expliqué Ksenia Potapov, économiste chez First American.
Toutefois, le secteur de la construction reste confronté à une pénurie de travailleurs qualifiés. En juin, le secteur a enregistré 374 000 offres d’emploi, soit une légère baisse de 5 000 par rapport au mois précédent. En outre, le nombre de démissions dans le secteur a diminué, la construction connaissant la baisse la plus importante avec 51 000 travailleurs de moins qui ont quitté leur emploi en juin par rapport à mai.
Malgré les difficultés, les observateurs de l’industrie soulignent la résilience du secteur de la construction. « La véritable histoire est que, malgré les hausses massives des taux d’intérêt et le resserrement des conditions de crédit auxquelles sont confrontés les promoteurs et autres acheteurs de services de construction, le nombre d’emplois non pourvus reste très élevé par rapport aux normes historiques », a déclaré Anirban Basu, économiste en chef de l’Associated Builders and Contractors (association des constructeurs et entrepreneurs).
Malgré les fluctuations à court terme, les perspectives générales du secteur de la construction résidentielle restent positives, en raison de la forte demande et du besoin de logements neufs et rénovés.
