Le géant minier anglo-australien BHP Group Ltd. a vu mardi son bénéfice diminuer au premier semestre, la société ayant été touchée par une dépréciation de ses actifs dans le nickel et de ses avoirs en minerai de fer au Brésil.
BHP a déclaré que son bénéfice sous-jacent provenant des activités poursuivies au cours des six mois se terminant le 31 décembre s’élevait à 6,6 milliards de dollars.
Cependant, son bénéfice net au cours de la période a chuté de 86% par rapport à l’année précédente pour atteindre 927 millions de dollars, marquant son bénéfice statutaire le plus bas depuis février 2016, lorsqu’il a affiché une perte semestrielle de 5,6 milliards de dollars en raison de dépréciations d’actifs.
C’est également le cas pour la dernière baisse, le plus grand exploitant minier du monde ayant été touché par des dépréciations et des charges de 5,7 milliards de dollars. Les ventes du premier semestre ont augmenté de 6% par rapport à l’année précédente pour atteindre 27,2 milliards de dollars.
La société basée à Melbourne a déclaré qu’elle verserait à ses actionnaires un dividende intérimaire de 0,72$ pour une valeur de 3,6 milliards de dollars, ce qui dépasse légèrement les attentes de 0,69$ par action.
Néanmoins, ce dividende est inférieur au dividende intérimaire de 0,90$ des six derniers mois et constitue le versement semestriel le plus bas depuis février 2020.
Les déboires de BHP en matière de nickel et de minerai de fer
Ce rapport fait suite à l’avertissement lancé par BHP la semaine dernière, selon lequel ses bénéfices semestriels seraient affectés par des milliards de dollars de dépréciations et de charges.
La même semaine, la société a annoncé une dépréciation de 2,5 milliards de dollars après impôts de la valeur de ses actifs de nickel en Australie occidentale, l’augmentation des exportations indonésiennes de ce métal de batterie ayant fait chuter les prix.
Le directeur général de BHP, Mike Henry, a déclaré qu’il avait observé une volatilité des prix des produits de base à l’échelle mondiale et que la demande dans les pays développés avait été plus faible que prévu.
Les prix du nickel ont chuté d’environ 40% en 2023, car de nouvelles méthodes de raffinage ont fait du nickel de faible qualité du pays un composant clé des batteries lithium-ion pour véhicules électriques (VE). Cet effondrement montre que les producteurs ne prévoient pas d’amélioration prochaine, car la croissance des ventes de VE s’essouffle.
Les coûts liés à la catastrophe minière brésilienne de 2015 sont venus s’ajouter aux difficultés de BHP.
En janvier, un juge fédéral brésilien a ordonné au mineur australien et à la société Vale SA, basée à Rio de Janeiro, de payer 47,6 milliards de reais (9,67 milliards de dollars) en compensation des dommages causés par la rupture d’un barrage dans leur entreprise commune d’extraction de minerai de fer, Samarco Mineração SA.
BHP devra également assumer séparément une perte de valeur supplémentaire de 3,2 milliards de dollars à la suite de l’incident, ce qui porte à environ 6,5 milliards de dollars les coûts liés à l’effondrement du barrage que l’entreprise doit couvrir.
Le minerai de fer reste une source importante de revenus pour l’entreprise, les prix de la matière première de l’acier ayant augmenté de 28% au cours de la période considérée et étant restés historiquement élevés.
BHP s’attend à ce que tous ses actifs atteignent leurs objectifs de production et de coûts pour l’ensemble de l’année, déclarant que la demande de son principal client, la Chine, était « saine » malgré un secteur du logement plus faible, tandis que l’Inde restait un « point positif ».
Ces deux pays devraient rester des sources essentielles de stabilité pour la demande de produits de base, selon l’entreprise.
